Homélie du 6 mars 2016 à partir de l'évangile selon St Luc chapitre 15, versets 11 à 32
(en vue du sacrement de
réconciliation)
Un évangile dans l'évangile
cette parabole du Père de toute Tendresse !
Car c'est bien lui, Dieu le centre de cette histoire que raconte
Jésus ;
ni le fils cadet ni l'aîné ne répondent à
l'amour bouleversant qu'il leur porte.
Le plus jeune ne pense qu'à lui ! Il revendique son
droit à l'héritage. Il part loin de son père pour 'faire la noce' à sa
guise(fric,sexe, grande bouffe). Moi, moi,moi.
Résultat ? Misère et
déchéance (quoi de plus répugnant pour un Juif que de se mettre au service des
porcs?) !
Quand il envisage de revenir à
la maison, c'est par calcul ; là il aura à manger : il a plus mal au
ventre que mal au cœur ! Il ne considère son père que comme un
Patron !
Sommes-nous si certains de
n'avoir rien de commun avec ce personnage ?
Sans doute, ne sommes-nous pas
de grands débauchés...
-Mais n'avons-nous pas
tendance à trop penser à nous d'abord ? à satisfaire prioritairement nos
désirs, nos préférences, nos ambitions ?
-Ne nous sommes-nous pas
éloignés peu à peu 'dans un pays lointain' où Dieu et l'immense amour
qu'il a pour nous n'est plus au centre de notre vie et de nos choix ?
-Notre vie filiale n'est-elle
pas bien désinvolte envers Dieu, ce Père
qui nous attend ?
L'aîné nous paraîtrait sans doute plus fréquentable que son
cadet !
Un type sérieux, travailleur,
au service de Dieu : « Je n'ai jamais -dit-il- désobéi
à tes ordres ».
Mais quelle image se fait-il
de Dieu ? Comme pour le cadet, c'est son Patron !
Et quel mépris pour son
frère ! « Ton fils que voilà : ce débauché. »
Manque de cœur et
autosatisfaction.
Sommes-nous si certains de
n'avoir rien de commun avec ce personnage ?
-Nous nous comparons
inévitablement aux autres : n'est-ce pas le plus souvent à notre
avantage ?
-Quel regard portons-nous sur
nos proches ? Quels jugements ?
-Quelle est notre générosité
pour partager 'le veau gras' ?
Et Dieu la-dedans ? La Fidélité-même, la toute-cohérence d'un Amour sans
calcul.
Envers le cadet ? Il en
guettait le retour :'celui-ci était encore loin (même
spirituellement), son père l'aperçut'. Et 'Il fut bouleversé de
tendresse' (le mot en grec et en araméen se traduirait : il fut ému
jusqu'aux entrailles maternelles): notre Dieu est un Père avec un cœur de
maman !
-Et peu importe la pauvre contrition de son
enfant, c'est son enfant !
-Et peu importe sa dignité de père
bafoué : 'il court au devant de
celui qui revient''
(et c'est bien ce qu'en Jésus, Dieu fait pour nous, pour vous , pour
moi)
'Et il serre longuement ce
demi-repenti contre son cœur'.
Sans lui donner l'occasion de
s'humilier davantage, il coupe court au petit laïus tout préparé de son
enfant,' Vite',il lui rend toute sa dignité et ses droits de fils et 'c'est
la fête' !
Dieu notre Père de toute miséricorde est plus
heureux que nous quand nous nous rapprochons de lui, même imparfaitement !
Mais la même tendresse va vers
l'aîné (celui qui se croit 'juste' et refuse de partager le bonheur du retour.)
Dieu est ainsi : c'est toujours lui qui fait les premiers pas !:'Il
sort vers lui' et humblement 'le supplie d'entrer' lui-aussi dans la
joie d'une communion fraternelle retrouvée : 'Toi, mon enfant, tu es
toujours avec moi...,
mais ton frère était mort,
et il est revenu à la Vie...'
Être loin de Dieu, c'est comme être mort!:
nous n'existons vraiment que dans notre relation filiale à Dieu:
telle est notre vocation
et le sens ultime de notre existence !
Mais surtout, tel est le Dieu
que Jésus nous révèle et dont il sera jusqu'au bout, jusque sur la croix, le
Visage d'Amour viscéral, passionné pour
nous : en Personne, sa Tendresse et sa Miséricorde.
La parabole demeure
inachevée : comment ces deux fils vont-ils réagir ?
A nous de lui donner une
conclusion : répondrons-nous à plein cœur à l'attente de notre Père ?
au Don de Jésus ?
Entrerons-nous dans la joie en
Dieu d'une communion renouvelée avec lui, avec nos proches ?
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