dimanche 11 février 2018

Homélie du 4ème dimanche B


Homélie du 4ème dimanche B 2018  à partir de l'évangile selon S.Marc    chap.1, 21-28

Nous voici ce matin dans la synagogue de Capharnaüm :  Jésus est là aussi avec ses quatre premiers disciples.

                    -C'est là que chaque sabbat, en bon Juif, Jésus peut rencontrer son Peuple et se mettre avec lui à l'écoute de la Thorah                        (les cinq  premiers livres bibliques) et des prophètes (surtout Isaïe) :
             ces fondements des premières Alliances que Lui vient porter à leur accomplissement.

                    -La coutume veut qu'on demande à un scribe (un spécialiste des Ecritures) ou à un homme compétent de lire et de    commenter le passage biblique du jour.
Aujourd'hui, c'est Jésus qui fait l'homélie.
            « On est frappé par son enseignement » : c'est direct, ça vous prend aux tripes ! Quelle différence avec le ronron                         formaliste des scribes, eux qui ne font que répéter les sentences qu'ont faites d'autres scribes avant eux !

Mais voici qu'un cri éclate en pleine homélie : un possédé (un 'aliéné') :
            sa voix en colère crache ce qu'un esprit mauvais, mais subtil,  en lui a reconnu ;
            (et le dédoublement de son psychisme se sent dans la confusion du 'nous' et du 'je') :
            « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth?(de quoi te mêles-tu?) Es-tu venu pour nous perdre ?
              Je sais bien qui tu es : le Saint , le Saint de Dieu ! »
C'est l'affrontement ! Pas étonnant que là où paraît la lumière, les ombres s'accentuent : (les ménagères  le savent bien :  c'est quand le soleil traverse les vitrages que s'en révèle la saleté) : là où Jésus paraît, le Mal est débusqué.

                    Les exorcistes ne manquaient pas dans le monde juif (et païen) : ils procédaient à toute une gesticulation accompagnée         de formules incantatoires compliquées. Ici, Jésus a une simple parole ; « Silence ! Sors de cet homme ! »
            et l'homme est ausitôt libéré de l'emprise du Mal  et rendu à lui-même.

Mais pourquoi Jésus impose-t-il le silence ?
            L'esprit hostile a dit vrai : Jésus est le Saint de Dieu !
            C'est qu'en fait, il comprommet Jésus : il le manifeste  d'emblée comme le Messie : Messie de puissance qui s'impose et
            qu'attendaient les Juifspour libérer Israêl et le mettre au centre du monde.
            Jésus ne veut, et ne peut révéler sa véritable identité que progressivement ! à vous et à moi aussi 
            Chez Marc, ce n'est qu'au terme de l'évangile , au dernier cri du Crucifié du Golgotha, qu'édifié par cette mort   sublime, le centurion païen proclamera : « Oui , vraiment, cet homme est le Fils de Dieu ! »
            La véritable identité de Jésus est un Mystère toujours à découvrir en profondeur de foi et de vie avec Lui !

Mais déjà, avec les gens dans la synagogue, nous sommes « saisis d'étonnement : qu'est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité et sous cette autorité, même les esprits mauvais obéissent ! »

Le mot 'autorité nous fait un peu peur ! (souvenirs désagréables d'enfant, d'adolescent ou même d'adulte ?) .
Dans l'évangile en grec, 'EX-OUSIA' évoque ce qui vient du fond de l'être, de la personne
            Si la Parole de Jésus est si percutante, c'est parce qu'elle est tellement authentique, c'est son Être filial qu'elle révèle !
            Et Saint Jean- dès les premiers mots de son évangile- nous en donne la clé :  Jésus , c'est « le Verbe qui s'est fait chair »
            la vivante Parole créatrice- qui exprime Dieu, l'AMOUR même, dans toute sa pureté et sa force.
            et qui est là présente, agissante en la Personne de Jésus.
Et les paroles de Jésus font donc 'autorité' : elles font grandir (c'est l'étymologie du mot autorité ::' augere', augmenter) celui qui les accueillent.

Seigneur Jésus, que ton Esprit nous donne d'écouter, d'intérioriser la Parole toujours neuve que Tu nous dis à chacun, à chacune par ton évangile .Et puis, donne-nous de la redire autour de nous -non pas en des formules de scribe- mais comme une parole qui libère et fait grandir.
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