Homélie du 29 janvier 2017
à partir de l'évangile de S.Jean 1, 35-51 et I Corinthiens 1, 26 s.
« Vous verrez les cieux ouverts avec les anges de
Dieu qui montent et descendent au-dessus
du Fils de l'homme. » :
une image -d'origine biblique très ancienne- par laquelle
Jésus signifie qu'avec lui, en lui, la vive relation de grâce est
établie entre Dieu et les siens ; et que dans sa lumière, nous pouvons 'voir
les cieux ouverts', reconnaître les dons multiples de l'amour de Dieu pour
nous.
Pour ma part, en regardant dans le rétroviseur le parcours de
ces soixante -cinq bornes au service du Seigneur, et des siens, je puis
attester que c'est vrai, et avec vous, de tout cœur, rendre grâces.
Mais l'évangile le suggère: l'appel du Seigneur -quel qu'il
soit- (pour vous aussi) nous atteint presque toujours par des médiations humaines :
-C'est grâce à Jean le Baptiseur, qu'André et Jean vont
suivre Jésus -on le devine- le cœur battant et ils vont 'voir où il demeure' :
non pas son adresse ! là où il est vraiment 'chez lui' dans la brûlante
relation qu'il vit avec son Père ;
et longtemps après, saint Jean se souviendra de l'heure même de cet
éblouissement !
-C'est André qui conduit son frère Simon vers Jésus, et en
cette rencontre, s'enracinera sa mission de Roc de l'Eglise (Kepha) :
Pierre.
-C'est Philippe qui entraîne Nathanaël -au-delà de ses
préjugés- vers Jésus, et là aussi ce sera le coup de foudre !
A l'expérience, c'est par l'entremise d'autres que Dieu nous
a appelés chacun, chacune, pour un cheminement personnel avec lui : et
nous pouvons mettre un nom sur telle personne qui nous a mis en route vers le
Christ. Il est bon de faire mémoire de ceux-là devant Dieu, et de rendre grâce
pour eux.
En tout cas -comme l'écrit Paul aux chrétiens de Corinthe-
« C'est par grâce de Dieu que vous êtes reliés au Christ Jésus »-
ce n'est pas en raison de vos qualités, de vos mérites ! Et donc « il
n'y a pas de motif de vous enorgueillir : ce qu'il y a de faible dans le
monde, voilà ce que Dieu a choisi ; ce qui n'est rien, ce qui est fou,
voilà ce que Dieu a choisi ! »
et c'est vrai qu'il faut être un peu fou (fou d'amour) pour
se mettre à suivre Jésus sur les chemins de l'évangile.
Pour ma part, je rends grâce pour la famille modeste et
profondément chrétienne où j'ai grandi avec ma sœur et mes frères, pour ma
'Paroisse vivante', pour les professeurs que j'ai connus, pour mon aumônier
scout...
Mais il faut toujours que ces médiations conduisent à une
rencontre de personne à personne : « Venez et voyez !» :
(voyez par vous-même) : l''évangile insiste.
Il faut une expérience du regard d'amour de Jésus posé sur
vous, d'un cœur à cœur de prière pour découvrir un peu mieux où 'Jésus
demeure', qui il est vraiment.
C'est vers 16 ans que son appel m'a touché au vif .
Et l'avez-vous remarqué, ce n'est pas de suite que Jésus va
provoquer ses amis à se décider à le suivre effectivement dans l'aventure du
Projet de Dieu (du 'Royaume de Dieu') : c'est plus tard, en passant le
long du lac, qu'il appellera les quatre premiers à devenir 'pêcheurs d'hommes'.
Il leur a fallu un temps de maturation !
N'est-ce pas vrai pour vous aussi : quand vous vous êtes
engagés dans la belle aventure d'un mariage chrétien ou dans une carrière
professionnelle ?
Pour ma part, j'ai hésité: j'ai amorcé de études
d'ingénieur : pas facile de lâcher prise :'qu'est-ce que Toi,
Seigneur, tu attends de moi ? Au
bout du compte, j'ai dit oui et 'je ne regrette rien' comme dit la
chanson.
Après des études de philosophie et de théologie qui m'ont
passionné, l'Eglise a authentifié l'appel personnel que j'avais deviné :
j'ai été ordonné au service pastoral le 27 janvier 1952 par la cardinal Van
Roey, sans trop réaliser ce que cela signifiait.
Et puis, ce furent les étapes d'une belle, mais pas toujours
facile aventure avec Jésus ! soixante -cinq ans déjà ? Dans l'inconnu
des missions que l'on reçoit de l'évêque.
J'ai presque toujours -en raison des circonstances- dû entrer dans des projets nouveaux, et donc de défis à relever en faisant confiance au Seigneur :
J'ai presque toujours -en raison des circonstances- dû entrer dans des projets nouveaux, et donc de défis à relever en faisant confiance au Seigneur :
-présenter la première rhéto d'un jeune collège au jury
d'homologation ;
-départ en 1960 en Afrique : professeur de théologie à
Lovanium et premier curé de ce milieu universitaire; onze années perturbées,
mais où j'ai expérimenté la vitalité, la foi et le courage de mes sœurs et
frères 'zaïrois' ;
-en juin 1971, expulsion par le Président Mobutu :
j'avais -paraît-il- 'porté atteinte à la sécurité de l'Etat
zaïrois !' »
-revenu en Belgique, le cardinal Suenens me
déclare : « Raymond, vous tombez du ciel (non, je ne suis pas un
ange, moi ! ) : on aura besoin de vous à
Louvain-la-Neuve » : l'aventure est relancée;
-mais comme les premiers étudiants n'arriveront qu'en octobre
1972, je reçois l'autorisation de participer au lancement de l''Institut
œcuménique de recherches théologiques' de Jérusalem jusqu'en février
1972 ;
-ensuite pendant 32 années, d'abord en communion avec la
paroisse universitaire restée à Leuven, et toujours entouré de laïcs et prêtres
très impliqués, il a fallu assurer l'animation spirituelle de cette nouvelle
ville et du milieu universitaire, et y édifier avec d'excellents architectes et
de nombreuses participations, les lieux d'Eglise nécessaires ;
-enfin,depuis plus de 13 ans, j'ai la joie -toujours avec de
bons collaborateurs et collaboratrices-de pouvoir servir cette nouvelle
paroisse voulue par le cardinal Danneels : 'Notre-Dame d'Espérance' qui
porte si bien son nom.
En tout cela, oui ! « j'ai vu le ciel ouvert »,
notamment grâce à l'Eucharistie vécue chaque jour avec bien des membres de mes
communautés :
«serviteur quelconque »selon le rappel de Jésus
et pécheur, je puis assurer que même, et
surtout dans les passages difficiles, Dieu était là, bien présent, et que à suivre Jésus de plus près,'le jeu vaut
la chandelle !'
Car Lui est fidèle et nous engage sur un chemin de
vrai bonheur, de belles amitiés, de Vie ! Beaucoup d'entre vous font la
même expérience,
et pour votre vécu de grâce - et le mien- nous allons tous ensemble faire monter vers
Dieu, dans l'Eucharistie une profonde et
vibrante action de grâce.
par l'Abbé Raymond Thysman, Curé de Notre-Dame d'Espérance
Lien vers les photos offertes par Baudouin L. , pour le jubilé :
https://goo.gl/photos/yWoHLxwbb1SXgx9w8
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